Discrimination à l’embauche pour les gros, ça existe encore !
Le poids des mots, la pression de l’image, le harcèlement et la discrimination car on est gros ou obèse, tout cela peut arriver à nous faire douter de notre propre valeur, de nos capacités de qui nous sommes et nous impacter plus qu’on ne le croit dans le travail.
Ce matin, je lisais justement le post d’une personne qui témoignait sur Linkedin qu’elle avait enlevé sa photo, car un jour, un « senior leader » c’est permis de lui dire qu’elle était trop grosse pour son poste, qu’elle devrait faire un régime !
Ce genre de petite remarque « pour notre bien« , si vous êtes gros »ses » vous les avez sans doute entendues plus d’une fois.
Pourtant notre poids, notre apparence ou même un handicap physique ne jouent aucun rôle dans ce que nous sommes capable de faire, dans nos talents et nos accomplissements.
La grossophobie dans le travail ce n’est pas nouveau !
Cette grossophobie, ces jugements générés par l’ignorance, la peur, les clichés, tous ceux et celles qui ont un peu de poids ou un signe visible de différence l’ont subit, avec des intensités différentes, à un moment ou un autre.
C’est malheureusement tellement répandu qu’on retrouve cela en détail dans le film « Grosse » de Maxime Ginolin, aussi dans le film « Moi, grosse » avec Juliette Katz, basé sur le roman de Gabrielle Deydier « On ne nait pas grosse » , dans le documentaire « On achève bien les gros » avec Gabrielle Deydier ….
Ce n’est malheureusement pas un phénomène nouveau, c’est juste qu’aujourd’hui nous sommes nombreux à refuser de nous taire plus longtemps, notre voix réussi enfin à percer.
Des clichés et des attitudes grossières venant des employeurs.
Un entretien entier avec uniquement des questions sur votre poids, on pourrait croire que c’est une méthode du siècle dernier, pourtant c’est qui est arrivé à Manon, 25 ans. Elle en a témoigné sur Europe 1 . « Ah, mais vous êtes grosse ! » c’est la première chose que lui a dit la personne qui lui faisait passer l’entretien, évidemment Manon n’a pas eu le poste.
Accusé d’être fainéant, lent physiquement et mentalement, encombrant, de donner une mauvaise image à l’entreprise … les gros sont mis à l’écart par des gens qui ont sûrement moins de vision sur l’humanité que des taupes (désolée pour les taupes).
Moins d’1 obèse sur 10 personnes au travail ?
Votre RH est peut-être grossophobe !
Nous sommes 8 millions d’obèses en France, 8 millions d’individus avec des talents, expériences et achèvements variés.
17 % de la population adulte en France est obèse.
Dites-vous bien une chose, si autour de vous, dans votre travail, moins d’1 personne sur 10 est obèse, moins de 2 personnes sur 10 sont grosses, alors peut-être que le recrutement dans votre entreprise fait preuve de grossophobie !
Des études à l’appui dénoncent la discrimination des gros au travail
Une femme maquillée aura davantage de chances, par exemple, d’être embauchée qu’une femme sans fond de teint ni rimmel. « Elle est jugée moins performante »
Jean-François Amadieu – Sociologue dans un article du Parisien « Discrimination à l’embauche : petit, gros, et alors ? » en 2018
Encore plus loin que le « déli de sale gueule », La discrimination à l’embauche pour les gros est un fait.
Une fois le contrat signé, ce sont les salaires qui deviennent inversement proportionnel à notre poids.
« Les jeunes obèses gagnent 18% de moins que les minces » d’après une étude du nom de « Fat doesn’t pay » par Petter Lundborg de l’Université de Lund, Paul Nystedt de l’Université de Jönköping et Dan-Olof Rooth de l’Université Linneas (Suède).
« Les chercheurs constatent une forte discrimination en fonction de l’obésité, significative sur l’ensemble des critères, aptitude, salaire de départ, employabilité, mais aussi avec incapacité de « leadership » de ces candidates obèses. »
D’après une étude de l’Université de Manchester et de la Monash University (Melbourne) avec le Dr Kerry O’Brien (psychologue). Cette étude a aussi révélé une tendance, plus la personne aura une haute image de son image, plus elle aura tendance à faire subir ce jugement et ces conséquences négatives sur un individu obèse, peu importe les résultats obtenues dans son poste.
Le candidat obèse a 25 % de chances en moins que le candidat svelte, alors qu’il est en back-office, assis sur sa chaise et se contente de répondre au téléphone toute la journée
Jean-François Amadieu – Sociologue dans un article de Libération « Emploi: les obèses ne font pas le poids » en 2005
Discrimination et grossophobie dans la sphère professionnelle : Que faire ?
45% des demandeurs d’emploi interrogés estiment qu’il est acceptable de refuser un emploi à quelqu’un du fait de sa corpulence.
Alors il est possible de porter plainte si vous pensez avoir était victime d’une acte discriminatoire, faut-il encore pouvoir le prouver, et c’est là que les choses se compliquent. La bonne nouvelle c’est que maintenant le Conseil des Prud’hommes accepte de recevoir des présomption et demande au coupable de présumé de prouver l’absence de discrimination. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà mieux qu’avant.
Si vous êtes déjà employé, le mieux est d’essayer de régler la situation à l’amiable dans la mesure du possible. Si vous pouvez désamorcer les situations de tension, ce serait l’idéal, mais en aucun cas vous n’avez à vous excusez pour votre poids.
Laissez-nous vous montrer ce dont nous sommes capables !
La mesure de notre intelligence, de notre savoir-faire, de nos aptitudes n’a rien à voir avec le tour de taille.
Pourtant, parce que nous sommes gros, les chiffres montrent que nous avons 8 fois moins de chances d’obtenir un poste si nous sommes obèses, qu’une personne de taille standard à diplôme égal.
Regardez ce dont nous sommes vraiment capables.
Prenez-nous à l’essai pour confronter ses croyances.
Offrez-vous le luxe d’apporter à votre entreprise un peu de diversité, d’être surpris positivement par tout ce que nous pouvons faire.
Avez-vous été victime de discrimination liée à votre poids ou votre apparence physique dans le cadre professionnel ?
C’est en partageant nos expériences, en ouvrant le dialogue qu’on pourra faire bouger ses lignes.
Courage à tous ceux qui en ce moment recherche un emploi ou font face à ce genre d’attitudes au travail.
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